Après Abu Bakr, Bilal ibn Rabah et Mus’ab ibn ‘Umayr, aujourd’hui nous parlons du deuxième calife bien guidé de l’islam, Umar ibn al-Khattâb, dit « al-Farûq ». Il fut celui qui trancha entre le bien et le mal, la justice et l’injustice, la vertu et le vice, la légalité et l’illégalité. Sa vie commença dans une période d’ignorance et s’acheva en plein Âge d’or de l’islam.
Né 13 ans après le Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam, ‘Umar a longtemps résisté à l’appel de l’Unicité et faisait partie des ennemis les plus farouches des musulmans. Sa conversion est la réponse d’Allah le Très haut à l’appel du Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam: « Seigneur, honore l’islam par la conversion de l’un de ces hommes : ‘Amr Ibn Hishâm ou ‘Umar Ibn Al-Khattâb ! ». Et Allah est parfait dans l’exaucement des invocations : ‘Umar honora bel et bien l’islam, et il le fit à tous points de vue : religieux, matériel, historique, et culturel. De fervent polythéiste, il devint l’un des musulmans les plus illustres de notre histoire, entièrement dévoué à sa religion.
Ibn Mass’ûd (radhiAllahou‘anhou), l’éminent compagnon, sut résumer la joie des musulmans suite à la conversion de ‘Umar : « La conversion de ‘Umar fut comme une conquête pour nous, son émigration une victoire, et son règne une bénédiction ! Si vous aviez vu notre situation avant qu’il ne se convertisse ! On ne pouvait même pas prier dans l’enceinte de la Ka’ba ! Une fois celui-ci devenu musulman, nous avons pu enfin faire front et repousser les exactions que nous subissions, et nous avons pu accomplir la prière dans l’enceinte de la Ka’ba ! »
Du vivant du Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam, ‘Umar mit toute son énergie et ses biens au service de cette nouvelle religion qu’il venait d’embrasser. Il défendit toujours avec ardeur les intérêts des Musulmans face à leurs ennemis. Voilà ce que nous retenons en général d’al-Farûq : son intransigeance et son audace. Deux qualités souvent mises en avant dans ses biographies, et qui profiteront à sa communauté surtout lorsqu’il sera Calife. D’autres traits de son caractère sont malheureusement souvent occultés, voici quelques anecdotes qui vous feront découvrir (ou redécouvrir) l’autre visage de ‘Umar ibn al-Khattâb.
Son amour du Coran
L’histoire de ‘Umar est étroitement liée au pouvoir miraculeux du Livre d’Allah. D’abord ce fut sa récitation qui fit tomber son cœur dans l’islam.
Ensuite, ce fut ‘Umar qui suggéra au calife Abou Bakr de compiler le Coran. Lorsqu’il sera lui-même nommé à la tête des musulmans, il ira encore plus loin en créant des écoles d’apprentissage, et en envoyant des Compagnons experts du Livre divin l’enseigner aux peuples des terres conquises.
Un jour, le compagnon Bilal vint voir ‘Umar. Aslim, son serviteur, l’informa qu’il dormait. Bilal en profita pour lui demander comment se conduisait ‘Umar avec les siens et son entourage. Aslim lui répondit : « C’est le meilleur des hommes, mais quand il se met en colère, cela fait peur ! »
Bilal lui dit : « Si chaque fois qu’il se met en colère, tu lui lis le Coran, il s’apaisera et sa fureur disparaîtra. » Le Coran touchait directement son cœur et son âme, tout comme le jour où il embrassa l’islam.
Un homme inspiré
Allah accorda à cet illustre Compagnon le don de l’intuition. Ses suggestions sont reprises dans le Coran à trois reprises : prendre la station d’Ibrahim pour lieu de prière, le verset du hijab, et celui sur le fait qu’Allah peut donner de meilleures épouses au Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam.
Son fils ‘Abdullah ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait de lui) disait : « Mon père était rarement trompé par son intuition. »
Le Messager d’Allah lui-même attesta de cette qualité : « Allah a fait en sorte que la vérité coule facilement sur la langue de ‘Umar. » (Ibn Mâjah et Al-Hakim)
Et : « Il y avait dans les communautés qui vous ont précédé des hommes inspirés d’Allah. S’il y a un tel homme dans ma nation, c’est bien ‘Umar. » (Al-Boukhari)
Une équité sans faille
‘Umar fut, après son maître spirituel, son bien-aimé Muhammad salaLlahu ‘alayhi wa salam, un modèle de justice et d’équité. Il était extrêmement intransigeant sur ce point. Sous son règne, les Musulmans furent éprouvés par une année de famine. Pas une seule seconde il ne profita de sa position, et souffrit de la faim comme tous ses concitoyens. Un jour, il s’adressa à son estomac qui criait famine : « Que tu gargouilles ou non, tu n’auras pas à manger tant que les enfants des musulmans ne seront pas rassasiés ! ».
Lorsqu’il tomba malade, pour le soigner, on lui apporta du miel qui provenait du Trésor public (Bayt al-Mâl). Il le refusa, et convoqua les Musulmans à la mosquée pour leur demander la permission de prendre ce miel pour son utilisation personnelle : « Si vous m’en donnez l’autorisation [je le prendrai], sinon ce miel est illicite pour moi. » Les gens présents fondirent en larmes face à une telle honnêteté, et dirent : « Quel homme tu es ô ‘Umar ! Tes successeurs auront du mal à te surpasser ! ».
Il était encore plus intransigeant envers sa famille. Il refusait catégoriquement qu’un de ses proches prenne un quelconque avantage de sa position de calife. Ainsi, lorsqu’une de ses épouses recevait un présent de la part d’un gouverneur musulman ou d’un dirigeant étranger, ‘Umar le plaçait systématiquement dans le Trésor public.
Un dirigeant moderne
‘Umar recourait au Coran et à la Sunnah pour résoudre les problèmes rencontrés par ses sujets, mais sans avoir une lecture rigide et littéraliste. Son intuition et sa clairvoyance lui permirent de réaliser que les solutions du passé ne sont pas forcément celles du présent, à condition de respecter l’esprit de la Sharia et ses bases. Sa manière de gouverner sa communauté fut moderne et intelligente, et n’a rien à envier aux dirigeants qui lui succèderont. Il prendra plusieurs décisions intuitives comme la suspension des peines légales pendant l’année de la famine, il restaura la prière du Tarawîh (que le Prophète avait abandonné pour ne pas surcharger les Musulmans).
Il était également très proche de son peuple et restait accessible. ‘Umar instaura les patrouilles nocturnes à Médine car elles lui permettaient de mesurer et de constater les problèmes et les difficultés vécues par son peuple, et d’agir en conséquence. Il sera ainsi le premier chef d’Etat à établir ce que l’on appelle aujourd’hui les allocations familiales pour les foyers ayant à charge un ou plusieurs enfants.
Il fut à l’initiative de plusieurs réalisations majeures dont nous continuons de bénéficier aujourd’hui :
• Il instaura le titre d’ « Emir des Croyants » par souci d’allègement
• L’hégire fut prise comme année de départ du calendrier musulman
• Le Trésor public d’Abu Bakr fut renforcé et organisé
• Il s’entoura de conseillers dans le cadre de la « Shoura »
• Création de tribunaux islamiques et nomination de juges
• Il imposa des impôts aux non musulmans, ce qui contribua à l’enrichissement de l’empire islamique
• Il ordonna la construction de la Coupole du Rocher à Jérusalem (achevée en 691)
• Conquête de la Syrie, l’Irak, la Perse, la Palestine, et l’Egypte
Il mourut en l’an 25 de l’hégire (644 ap. JC) à l’âge de 63 ans, assassiné par un esclave perse zoroastrien, après un califat de 10 ans et six mois. Il fut enterré aux côtés de ses deux bien-aimés, le Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam et Abu Bakr (radhiAllahou’anhou).
Son empreinte incontestée dans l’histoire de l’humanité fut même attestée par l’américain Michael Hart, dans son livre The 100 : A Ranking of the Most Influential Persons in History (les 100 premiers : un classement des personnes les plus influentes de l’histoire). Beaucoup savent déjà que notre Prophète salaLlahu ‘alayhi wa salam tient la première place de ce classement, mais il est étonnant de voir que ‘Umar y figure également à la 52e place, plus haut que Charlemagne ou César. Hart explique ce choix par le fait que les réalisations de ‘Umar sont impressionnantes et que ce serait une grave erreur d’ignorer ses contributions à l’humanité. Il souligne notamment la tolérance religieuse dont il fit preuve lorsqu’il ordonna à ses armées de ne pas contraindre les peuples conquis à se convertir à l’islam, et de ne pas détruire leurs lieux de culte.
Puisse Dieu nous accorder des dirigeants à l’exemple de ‘Umar al-Farûq ! Qu’Allah soit satisfait de lui !
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1. Qu’est-ce qui touchait et apaisait ‘Umar ?
2. A quel âge meurt-il ?
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Pour participer au quizz, répondez à ces deux questions en laissant un commentaire en dessous.
Le noms des 2 gagnants seront dévoilés demain!
PS : RDV demain pour le tout dernier quizz !
Salam alikom
Il était apaisé par la récitation du Coran et il est mort à 63 ans
salam alaykoum!!
je tente ma chance, meme s’il est 21h!!!
barakallahoufik pour ces recits!
Ce qui apaisait omar (ra) était le Coran et il mourut à 63 ans!
bonne soirée mes sœurs!
Salem alikum réponse1 la lecture du coran réponse 2 en l an 25 de l hégire