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Pourquoi mangeons-nous ?
Certes, la nourriture a en premier lieu une fonction physiologique : nous mangeons pour survivre. Sans manger, notre espérance de vie serait bien courte. La nourriture nous apporte les nutriments dont le corps a besoin pour fonctionner correctement, grandir, bouger etc.
Mais manger remplit d’autres fonctions, notamment au niveau psychologique : l’alimentation est source de plaisir et permet dans certains cas de compenser certaines émotions. Et au niveau social, le repas est un moment de convivialité et de partage.
Notre alimentation est donc un point central de notre vie, qui nous suit de la naissance à la mort. Les moments importants de notre vie sont d’ailleurs célébrés à travers la nourriture : à l’occasion d’un mariage, d’une naissance, d’une fête… Les bons moments sont souvent marqués par un bon repas !
L’alimentation : patrimoine culturel
Indéniablement les habitudes alimentaires font partie du patrimoine culturel. Les spécialités culinaires sont attribuées à certains peuples ou régions géographiques.
Ainsi les Italiens sont réputés pour leurs pâtes, les Maghrébins pour leur couscous, les Japonais pour leurs sushis… Chaque pays a sa spécialité. Et dans chaque pays, les habitudes alimentaires sont encore différentes selon les régions.
Par exemple, en France, alors que dans le nord on consomme davantage de beurre et de crème, le sud se caractérise plutôt par l’utilisation d’huile d’olive.
Au départ, ces disparités viennent certainement de la disponibilité des produits locaux. Les oliviers poussent plutôt dans le sud de la France, donc on trouve plus facilement de l’huile d’olive. Aujourd’hui, ce n’est plus forcément vrai, puisqu’on trouve de tout partout. L’utilisation de ces produits est donc devenue une habitude et une caractéristique d’une région. Et bien souvent, ces habitudes sont conservées même lorsque l’on quitte son pays ou sa région natale !
Les habitudes alimentaires : caractéristiques du groupe
Un peuple se caractérise, entre autres, par une histoire commune, des coutumes, une langue et bien souvent par des habitudes alimentaires également.
Ce groupe aura ses représentations de l’alimentation et ses coutumes alimentaires. Par exemple, en France, on peut consommer volontiers des cuisses de grenouille, du lapin ou encore du cheval. Alors que ceci est inconcevable dans les pays anglo-saxons.
C’est également le cas pour les manières de table : manger avec des couverts ou avec les doigts, manger à table ou à même le sol, manger avec la main droite etc… Le groupe se caractérise donc aussi par sa façon de manger.
L’alimentation peut même être la caractéristique principale d’un groupe : les vegans, les végétaliens, les crudivores, les régimes « sans »… Par exemple, les vegans ne consomment pas du tout de produits d’origine animale et sont de fervents défenseurs de la cause animale.
« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es »,
Peut-on ainsi dire que notre régime alimentaire reflète également notre personnalité ? Préférer les produits carnés ou non. Apprécier les aliments croquants ou au contraire plutôt mous. Engloutir son plat en quelques minutes ou prendre le temps de déguster son repas. Tout ceci en dirait long sur notre personnalité.
En tout cas, c’est ce que dit Lise Bourbeau dans son livre : « Écoute et mange. Stop au contrôle ». Selon elle, notre façon de manger ainsi que le type d’aliments consommés sont orientés par notre personnalité et par nos « blessures » passées. L’auteur s’appuie beaucoup sur l’alimentation émotionnelle, et met en avant les raisons, autre que la faim, qui nous poussent à manger (les habitudes, la paresse, les émotions, la gourmandise…). Elle propose donc d’identifier les raisons qui nous poussent à manger afin de retrouver une alimentation centrée sur la faim.
Quand l’alimentation stigmatise
Souvent, lors d’un repas, l’annonce de ma profession, diététicienne, jette un froid… Je vois certaines personnes mal à l’aise, gênées… de peur d’être jugées par la « spécialiste » sur ce qu’elles ont dans l’assiette. Je me dis que, parfois peut-être, nos choix alimentaires en groupe sont faits de telle sorte qu’ils correspondent à ceux du groupe dans le but de ne pas être jugés ?
Pour illustrer cette idée, je regardais, il y a quelques jours de cela, une vidéo d’une « Youtubeuse » qui expliquait pourquoi elle n’était plus vegan. Les commentaires et les réponses à sa vidéo ont été plutôt virulents. Les vegans ne comprenaient pas ou plutôt n’acceptaient pas qu’elle puisse laisser tomber ses convictions si facilement, pour « quelques maux de ventre ».
Ainsi le groupe, ou la société, peut exercer une pression sur l’individu quant à ses choix alimentaires.
Aujourd’hui, plus que jamais, l’alimentation est au cœur des préoccupations, chacun à son niveau. « Comment me procurer de quoi manger ? » diront les plus démunis. « Comment mieux manger ? » diront les gens soucieux d’une alimentation saine. « Quelles quantités dois-je consommer » diront les adeptes des diètes pesées et autre régime restrictif. « Par quoi remplacer tel produit ? » diront les adeptes des « régimes sans » etc.
Dans tous les cas, il est certain que les « corps étrangers » que nous ingérons, les aliments, finissent par faire partie de nous. Qu’en pensez-vous ? Donnez-nous votre avis en commentaire !
Safia Bara, diététicienne. Retrouvez-moi sur www.nutrimiam.com, le blog de l’alimentation saine et gourmande et téléchargez votre cadeau de bienvenue « Manger sain quand on n’a pas un radis… ou presque » !