Sara, le combat d’une instit’, d’un voile, d’une foi

Tout d’abord je tiens à vous remercier, car vous avez un site très intéressant et très instructif, cela me permet de me remettre en question. D’ailleurs je vous écris car je suis en pleine période de réflexions. Je vais prendre mon courage à deux mains et vous faire part de mon « problème ».Sara, ou le combat d'une instit' voilée

J’ai 25 ans et depuis plusieurs années je porte le voile, par choix. J’ai toujours aimé le porter, il représente à la fois ma pudeur et en même temps ma confession qui est l’Islam. Je l’ai porté alors que j’étais en 5ème secondaire (je ne connais pas l’équivalence en France, je suis belge) et j’ai donc été à une école qui me permettait de le porter. Après ma sixième (=le bac), j’ai décidé d’entreprendre des études d’institutrice. En Belgique, les institutrices se doivent d’être neutres et j’ai été contrainte de faire un choix; ne pas être institutrice ou enseigner et retirer mon voile.
J’ai opté pour l’enseignement, non sans une longue réflexion.

Durant mes études, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de neutralité au sein de l’enseignement mais de « l’anti-islam », c’est à dire qu’on fête les fêtes chrétiennes, comme noël, chandeleur, pâques,… on fête les fêtes païennes comme halloween,… mais interdiction de « parler » des fêtes musulmanes alors que la population de la majorité des écoles est musulmane (en tout cas à Bruxelles). Les cantines sont aussi non-halal.
J’ai donc entrepris mes études où il fallait retirer mon voile durant les cours et les stages. Après trois ans, j’ai été travaillé dans une école (spécialisée). J’y travaille toujours.
J’adore ce que je fais, j’essaye d’innover en étant le plus neutre et en essayant de me baser sur des principes islamiques (un bon comportement, hygiène, pas de viande non halal…). La plupart de mes collègues sont non-musulmans et donc enseignent selon leurs principes malgré le fait que leur classe sont remplies à 80% de musulmans.

Dans ma profession, malheureusement nous sommes très peu de musulmans, d’ailleurs au sein de mon école nous ne sommes que 2. Ce qui est vraiment dommage, car l’école construit les enfants, les éduquent et les amènent à devenir ce qu’ils seront plus tard.
Lorsque je vais travailler, je vais comme si j’allais à un combat, car effectivement je combats les préjugés d’une part envers l’islam (mes collègues) et d’autres parts envers le fait que j’enlève mon voile pour travailler (les autres).
Je me sens mal de retirer mon voile 5 jours sur 7, je me sens comme la non-voilée qui a été voilée (c’est pire que la non-voilée tout court). Mais d’un autre coté je me sens bien de faire ce que je fais, car s’il y avait plus de musulmans dans le monde professionnel, en tout cas au sein de ma profession, je n’aurais pas à l’enlever, mon voile n’aurait pas représenté seulement un signe religieux mais aurait été un droit comme celui de mettre une jupe ou un jean.

Je vous fais part de mon témoignage, car j’entends souvent des remarques désobligeantes sur mon choix, en fait je n’ai pas eu le choix, on m’a imposé de l’enlever. Ce qui me révolte ce n’est pas qu’on m’a imposé de l’enlever, mais c’est l’indifférence de nos frères et sœurs musulmans face à cette décision, car si nous étions plus nombreux à faire des études, à nous imposer sur le marché du travail, nous n’aurions pas rencontré ce problème. Malheureusement, certains préfèrent ne rien faire, percevoir les allocations de chômage (ce qui n’est pas forcément bien).

Je ne sais pas si j’ai raison de poursuivre mon « combat ». Mais je le fais avec les meilleures intentions du monde.

Sara

41 réflexions sur “Sara, le combat d’une instit’, d’un voile, d’une foi”

  1. sSalam aleikoum

    pour ma part, je suis inquiète ….quelle décision peut être à nos yeux de croyantes une excuse valable pour enlever le voile?
    vous n’aidez pas ses enfants à gagner des valeurs islamiques à travers votre travail en enlevant votre hijab, ma soeur ! vous leur apprenez au contraire que les ordres d’Allah peuvent être contourner, qu’on peut  » choisir »son islam, et que c’est la faute des autres qui eux n’ont pas imposé leur religion au travail….
    je crois qu’on marche sur la tête….
    utilisez vos compétences pour ouvrir votre école, respectant vos valeurs et les ordres d’Allah
    les parents qui se sentent concernés viendront vous rejoindre inchAllah
    mais mettre votre péché (parce que enlever le hijab est un péché, je le rappelle, car ce mot n’apparaît pas dans votre texte), sur le dos des autres, non !
    les parents des enfants musulmans en école publique ne sont pas tous délétères, beaucoup de ses enfants savent que le hijab est une obligation, et j’espère qu’ils ne vous prendront pas en exemple sur votre pratique! désolée de le dire, mais vous avez réduit votre champs de vision de vos actions, ouvrez vous à d’autres perspectives
    pour votre bien et celui ee vos élèves !

  2. Salam aleykoum je suis moi aussi belge et je porte le voile mais je dois aussi l’enlever malheureusement car je fais des études dinstitutrice mais kheir InchAllah et je comprend très bien… courage

  3. As Salamou ‘Alayki oukhty
    Je suis ds la même situation que toi voilà pourquoi je me suis permis de transférer les données qui m’ont permis de faire un examen de conscience. Ns ns devons de ns recommander le convenable et de ns interdire le blâmable alors Barak Allahou fikouna à toutes les sœurs qui ns ont conseillé de trouver une solution pr ne plus ôter notre voile car c’est un péché et point d’obéissance à une créature ds la désobéissance à Allah.
    Ns ne serons vraimt croyantes que lorsque ns voudrons pr nos sœurs fillah ce que ns voulons pr ns mêmes.
    Pr ma part je sais que c’est un problème de foi et d’Amour pr ALLAH car qd on aime vraimt ALLAH on est prêt à tt pr lui plaire même à délaisser un super taff que l’on kiffe!
    Je travaille ma foi, fais bcp de douaas pr qu’Allah m’aide à délaisser ce travail où je Lui désobéis en ôtant mon voile sans être sous le coup d’une nécessité vitale.
    Je t’aime Fillah oukhty et qu’Allah te facilite le vrai combat: djihad an nafs pr ne plus ôter ton voile.

  4. Salam alaykum
    Je suis sûre qu’il y a beaucoup d’autres soeurs dans cette situation, ce que j’ai apprécié dans ce témoignage c’est que la soeur montre clairement que ce n’est pas un choix facile pour elle, contrairement à ce que d’autres personnes pensent.
    Et j’apprécie énormément la conclusion « Je poursuis mon combat avec les meilleurs intentions du monde » Étant dans le monde médical je me sens également concernée par ce combat, et je partage le même point de vue que la soeur.
    En tout cas sache que tu n’es pas seule, et qu’inshaAllah, faisons des duas pour que notre communauté parvienne à s’organiser et réussise à surpasser cette phase dans laquelle on cherche davantage à s’effacer et à « s’intégrer « .
    Bon courage à toi, bonne continuation à toi, garde toujours des intentions sincères et bonnes.
    Salam alaykum 🙂

  5. Chère sœur, AUCUN combat sur cette terre, aussi digne soit-il, ne vaut la peine d’être mené s’il revient à troquer la dounia contre l’akhira, l’enfer contre le paradis. C’est bien de penser aux autres mais pense d’abord à ton salut avant qu’il ne soit trop tard. Celui qui délaisse une chose pour Allah, Il la lui remplace par une chose meilleure, que ce soit dans cette vie (un travail halal) ou dans la vie future (le paradis). C’est une décision difficile mais courage.

  6. As salamou aleykoum

    Je voudrais revenir sur ce passage : Je vous fais part de mon témoignage, car j’entends souvent des remarques désobligeantes sur mon choix, en fait je n’ai pas eu le choix, on m’a imposé de l’enlever. Ce qui me révolte ce n’est pas qu’on m’a imposé de l’enlever, mais c’est l’indifférence de nos frères et sœurs musulmans face à cette décision, car si nous étions plus nombreux à faire des études, à nous imposer sur le marché du travail, nous n’aurions pas rencontré ce problème. Malheureusement, certains préfèrent ne rien faire, percevoir les allocations de chômage (ce qui n’est pas forcément bien).

    Vous voulez peut être nous faire porter le chapeau de votre désobéissance chère soeur?
    Je suis révoltée par vos propos car au lieu de ne vous en prendre qu’à vous même et faire votre examen de conscience (ai je vraiment besoin de travailler? Le salaire du mari ne suffit il pas même si les fins de mois sont difficiles? Quel est le moindre mal : faire des ménages avec mon voile ou etre enseignante sans mon voile ? Allah agréé t’Il que je Lui desobeisse ?) Vous cherchez des coupables auprès de votre propre communaute. Mais vous vous trompez d’ennemis. Personne ne vous impose de le retirer car c’est votre votre main qui retire votre voile tous les matins dans la voiture pas la main de votre employeur. Nulle obéissance a la créature dans la désobéissance d’Allah. Qu’Allah vous guide et place la mahabba entre nous

  7. Salam aleykoum,

    Je viens d’être affectée en tant que professeure stagiaire de mathatiques dans un lycée français et comme vous je porte le voile. Cela me fait très peur de devoir l’enlever l’ année prochaine pour faire cours, alors que ce métier je l’aime vraiment beaucoup. Si seulement nous pouvions faite cours avec le voile.

  8. Salam mo3aleykoum,
    Ça me fatigue les « soeurs » qui se permettent de donner des leçons de morale à deux balles… C’est sûr que c’est toujours mieux de rester chez soi, de percevoir les alloc et se donner bonne conscience ! Faire des ménages avec le voile ou faire prof en retirant le voile = nan mais sérieusement ! C’est avec ce type de conseil que la communauté régresse! Si toute la communauté mettait ses compétences en synergie on ne serait pas là à se poser ce genre de questions! Honnêtement je pense que Dieu jugera les actes sincères ou pas et le comportement des gens. L’habit ne fait pas le moine! Ras le bol de ces filles voilées qui s’imaginent qu’elles valent mieux que celles qui travaillent en retirant le voile…

  9. Asalâmou’alayk,
    Rester chez soi quand on choisit de ne pas retirer le voile alors qu’on a de grandes ambitions professionnelles ou se contenter d’un travail jugé comme en bas de la pyramide est aussi un gros sacrifice.. mais Al hamdoulillah Allah sait ce qu’il y a de mieux pour nous. Chacun agit en connaissance de cause, c’est certes Allah qui connait les cœurs et nous jugera tous.. Allah y hdina.

    Que Dieu te facilite ma soeur, rappelons nous d’Allah swt afin qu’il se souvienne de nous.. il y a beaucoup d’écoles privées musulmanes aujourd’hui qui recherchent des enseignantes voilées un chaa Allah kheir

  10. Assalam waleykoum chère soeur nous sommes toutes testées sous épreuves dans cette vie. Combien sommes-nous avec nos diplômes et nos hijabs/jilbab à rêver d’un travail à hauteur de nos compétences compatibles avec la Foi et beaucoup de soucis/problèmes cette question a engendré pour nous toutes. Tout est question de choix, comme l’a dit plus haut une soeur, c’est un choix et non une obligation, on fait un choix d’être enseignante dans le public donc d’ôter son voile. Personne ne vous force à effectuer ce travail vous avez le choix de faire autre chose. Quand bien même vos intentions sont louables nobles ou vous seriez dans la misère ou pauvreté vous devez croire en Allah et Il vous apportera une solution. Les principes de l’Islam dont le voile sont supérieurs au statut social, passion du métier et salaires par exemple. C’est un sacrifice pour Allah, nous « souffrons » pour Lui et avons choisi le Hidjab par rapport au travail. Sachez que nous sommes nombreuses avec les Masters ou autres diplômes, à ne pas travailler pour cette raison précise, et en plus à ne pas être mariées ou avoir une famille qui nous finance etc. On avance comme on peut et évitons les chemins qui égarent. Très difficile par les temps qui courent, mais telle est la Dounia ici-bas, un perpétuel combat. Il faut donc choisir. Ou travailler dans des structures différentes ou changer de métier (transfert de compétences) par exemple, ou travailler en indépendant, associations, centres de formations ou autres. Qu’Allah nous guide, nous pardonne et nous donne le Rizq

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