A l’écriture de ce sujet, j’ai immédiatement été séduite. Je me suis vue voyager aux confins des dunes de sables dorées, envahie par l’illusion d’être l’une de ces femmes sahariennes, allant et venant sur la pureté de cette « terre », me reposant à l’abri d’une tente aux milles couleurs…
Puis j’ai dû me mettre plus concrètement « au travail » et effectuer quelques recherches.
Sommaire
La vérité, c’est que j’ignorais tout d’elles.
Étaient-elles nomades ou s’étaient-elles sédentarisées ? De quels pays parlait-on et donc de quelles populations ? Une courte parenthèse géographique s’imposait… J’appris donc que le Sahara couvrait d’immenses étendues de territoires et s’étendait sur dix pays : Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie, Égypte, Soudan, Tchad, Niger, Mali, Mauritanie et le territoire contesté du Sahara occidental ; je décidai donc de porter mon sujet sur deux tribus : les très célèbres Touareg et les Tadjakant, dont on sait que les deux civilisations vivent dans le désert du Sahara depuis des millénaires… Cependant, leur mode de vie se ressemble mais leurs traditions ne se calquent pas.
Qui sont les filles de ces horizons ardents ?
Comment vivent-elles ? C’est ce que j’allais découvrir…
Le mode de vie de la femme saharienne et sa grande importance sociale au sein de la tribu
Les Touareg vivent dans le Sahara central, l’Algérie, la Libye et sur les bordures du Sahel, Niger, Mali, et du Burkina Faso. Leur langue est principalement le tamasheq. Quant aux Tdajakant, nomades également, ils forment une tribu de Maures d’origine arabo-berbère. Ils parlent le hassaniyya, un dialecte arabe. Ils vivent traditionnellement au Sahara occidental, en Mauritanie et en Algérie.
Nombreuses sont les traditions ancestrales qui rythment leur vie loin d’être commode comme vous vous en doutez. Tandis que vers dix ou douze ans, les garçons accompagnent leur père en voyage pour apprendre la vie de caravanier ou d’éleveur de chameaux, les filles apprennent quant à elles à moudre le grain, remplir les jarres d’eau à dos d’âne, nettoyer l’étable, piocher, planter, pétrir, cuisiner, laver, carder la laine, tisser… Grandies de cette expérience unique elles apprennent à aimer, enfanter, consoler, prier et pleurer les enfants parfois emportés par la maladie…
Se pose également la question de la scolarité de l’enfant : doit-il aller à la ville et se mêler à la vie citadine aux risques de s’y perdre à tout jamais ? A l’instar des louves à la réputation d’être des mères vigilantes et supra-protectrices, elles préfèrent garder leur progénitures près d’elles et leur transmettre tout le savoir que requiert cette vie ascétique et presque dénuée de tout confort.
La place du mariage et de la religion
Ces deux tribus sont musulmanes et appartiennent à l’école malékite de l’islam sunnite. Fonder une famille est un devoir religieux. Aussi, le mariage est très généralement monogame et le plus souvent contracté à l’intérieur d’une même tribu, dans un cercle de parents assez rapprochés. Le mariage préférentiel est celui qui unit les enfants d’un frère et d’une sœur, voire de deux sœurs ou de deux frères.
La femme Touareg jouit à la fois d’une grande liberté, d’une grande considération et d’un statut éminent au sein de la société. Il faut savoir que, chez les Touaregs, la filiation est établie par les femmes. De plus, sa position privilégiée attribue à la femme la transmission des biens : c’est elle qui possède la tente ou la maison, et parfois le jardin dans une oasis. La femme participe aux prises de décisions dans son foyer. Elle est aussi la garante de la transmission de la culture et des traditions, de l’éducation des enfants auxquels elle dispense l’enseignement de l’écriture tifinagh et l’enseignement coranique.
Pour les Tadjakant, l’époux jouit de son autorité de patriarche et travaille souvent au marché, tandis que l’épouse reste majoritairement confinée dans sa maison et passe une grande partie de son temps avec ses amies entre autres activités communautaires comme-celles énumérées auparavant. La maternité est sacrée, et la stérilité, considérée comme un châtiment du ciel, peut parfois engendrer la répudiation de l’épouse.
Quant à la pratique même de la religion, la prière restant incontournable, il est courant que les sahraouis aient recours à tord au marabout local et aux amulettes pour, pensent-ils, se protéger des djinns et autres mystères invisibles. D’un point de vue social, certaines « fables » aux conséquences dramatiques sont hélas encore d’actualité. Selon les tribus, la jeune fille peut-être confrontée au « gavage » et ce, à l’aube de sa puberté. La maigreur étant la « preuve » évidente d’une pauvreté, et l’obésité considérée comme un signe de grande richesse, on gave alors les toutes jeunes filles de lait de chamelle (des dizaines de litres par jour) afin de les engrossir et les rendre « belles et désirables ». Cette pratique, encore courante en Mauritanie pour ne citer qu’un pays, fait l’objet actuellement d’une grande préoccupation de la part des associations humanitaires.
L’habitat
Quelle que soit la diversité des techniques, des formes, des tailles et des couleurs, les tentes sahariennes s’inscrivent dans un univers social et symbolique qui présente des traits semblables, profondément associés aux femmes et aux valeurs du monde féminin.
La tente est l’unité sociale première. Constituée lors du mariage, elle est apportée en dot par la femme qui restera responsable de sa confection et de son entretien : cuirs, nattes ou tissus sont d’ailleurs fabriqués par elle, qui en est la seule propriétaire. Pour preuve, dans le dialecte arabe mauritanien, tente et famille sont significativement désignées du même terme, khayma, qui rappelle la place centrale des femmes dans ce monde saharien au-delà des distinctions de langue et de culture, place qui les distingue, malgré leur commune appartenance à l’islam, de leurs sœurs habitant à la ville.
Le vêtement
Même dans le désert, la femme reste une femme qui se veut belle au quotidien ; cependant elle doit veiller à couvrir son corps et se protéger plus efficacement des puissants rayons du soleil. Pour ce faire, elle porte généralement « El melhfa », un vêtement très ancien. Long et large voile que les femmes enroulent sur elles à la manière du haïk, long généralement de 4 mètres et large d’environ 1,5 m. Cet habit, qui protège à la fois du froid et de la chaleur, se porte toute l’année, par les jeunes et moins jeunes femmes, chacune selon son style, sa préoccupation du moment ou, plus simplement, son goût.
« El melhfa », qui ressemble à s’y méprendre au sari indien, se caractérise par sa grande variété. Il y a les tenues simples que l’on consacre aux jours ordinaires et celles que l’ont ne sort que pour les grandes occasions familiales ou religieuses et qui se distinguent par leur différents tons et couleurs ainsi que par un certain raffinement. La femme saharienne se drape de ce vêtement et laisse généralement son visage à nu.
En découvrant ces quelques caractéristiques de mes lointaines sœurs du Sahara, j’ai eu l’étrange sensation qu’un intense mystère les entourait. Les versions sont multiples et se chevauchent, s’entremêlent… Toutefois, il apparaît clairement que ces peuples aspirent aujourd’hui à plus de sédentarité et se fient davantage aux saisons et à l’eau pour voyager avant de s’installer plusieurs mois d’affilée dans un même endroit. L’époux chamelier, artisan ou commerçant, navigue souvent durant de longs mois en mer (sablée). La Femme serait-elle donc « toute-puissante », visage découvert au milieu de ce désert de feu ? La face de l’homme reste quant à elle toujours couverte ; celui-ci considérant comme une humiliation suprême de se dévoiler devant les femmes du clan. Ces hommes voilés à la peau bleutée, imprégnée de l’étoffe indigo, ont une manière bien fabuleuse et romantique de mener cette existence dépouillée de toute futilité, nue et merveilleuse.
Il est donc encore bien loin le jour où ces civilisations nous livreront leurs secrets d’infinité ; foules inaccessibles et éprises d’indépendance, veines dans lesquelles coule l’effluve de la liberté. Comme si les dunes de sable les protégeaient de leur brume du secret et que leur jalousie garderait à jamais leurs peaux couleur de sable et de ciel.
Sources : Algérie Presse Service, Terre Sauvage, Le Monde
As Salam Alaykoum,
Cet article vient confirmer les discusions que j’ai eu avec ma belle mère.
Elle a veçu 2 ans au début de son mariage dans le sahara Algérien (son mari était douanier). Elle y a perdu deux filles âgée de 8 mois et cela dû aux conditions de vie très dures. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils ont voulu quitter le désert.
Elle m’y a raconté le manque d’eau, la chaleur, le sable, isolement, les coutumes très présentes… bref une vie difficile pour ceux qui n’y sont pas né et donc pas habitué.
C’est vrai que moi aussi j’avais ce fantasme du désert, de la purté et de la beauté du lieu… mais en l’écoutant je me suis rendu compte, que je ne pourrait pas le supporter bien longtemp… bien trop faible et fragile pour devenir une fille du désert…
Mais pourquoi pas s’en inspirer à défaut de le vivre concrétement?
Mettre un peu de désert dans sa vie, en quelque sorte!!
Une vie épurée, une vie sobre et modeste… sans attachements pour le matériel… Qu’Il nous y aide.
Oui tu as raison, nous pouvons mettre un peu de désert dans nos vies… un brin de sérénité et de modestie, que Dieu nous y aide, oui. Amine. Wassalam chère soeur