La fin de grossesse : une épreuve sur la patience

Article écrit par Nadège Bahiaoui

Chère Imanette, cet article t’est dédié si tu te sens au bord de l’explosion ; que tu as gonflé en raison de la rétention d’eau ; que ton ventre – jadis plat – est joliment zébré du rouge des vergetures ; si après avoir déplacé ta lourde carcasse du placard à friandises jusqu’au canapé du salon tu es plus essoufflée qu’après un marathon ; etc.

Oui ma soeur, ta date d’accouchement est proche et tu sens ta patience s’amenuiser. Alors si les conseils de tatie Huguette ou de khalti khadija (« fais les vitres je te dis ! », « mais tu vas le faire ce hammam ! ») te paraissent de plus en plus tentants, pose toi quelques secondes et lis ces modestes conseils.

1- Tout d’abord un rappel bénéfique :

« Allah sait ce que porte chaque femelle, et de combien la période de gestation dans la matrice est écourtée ou prolongée. Et toute chose a auprès de Lui sa mesure. »

[Sourate 13 le Tonnerre, verset 8]

Rien ne sert ainsi de chercher à avoir une quelconque influence sur la naissance de ton enfant car tout est écrit et Allah le Très Haut est Le seul à avoir la connaissance des événements. Alors stop aux remèdes de grands-mères, qui peuvent de surcroit être nocifs pour toi et ton enfant (cantonne toi à de petites tisanes qui ne peuvent pas faire de mal : vive le naturel !)

2- Ensuite pense, dans ces moments de lassitude conséquents de ton état, à toutes tes sœurs qui n’ont pas le bonheur de connaitre le miracle de porter la vie, de sentir leur enfant bouger au creux de leur ventre. Remercie donc Allah te t’avoir fait ce don et fais des do’a pour celles qui attendent ce précieux cadeau…

3- Enfin, mets a profit les quelques moments de tranquillité qu’il te reste !

D’un point de vue spirituel, c’est le moment de parfaire ton din par des lectures, des prières surérogatoires, des invocations, etc.

D’un point de vue pratique, c’est l’occasion de ranger la maison, finir tes derniers préparatifs pour accueillir bébé, cuisiner des petits plats à congeler (soupes, gratins style lasagne, pizzas, pain farci, couscous – oui la graine de couscous non assaisonnée se congèle très bien, etc.) pour régaler la petite famille pendant ton séjour à la maternité et à ton retour: autant de temps de gagné, de fatigue évitée après l’accouchement, et de grimaces effacées sur le visage de zawj et des plus grands enfants devant la huitième assiette pâtes/gruyère de la semaine !

D’un point de vue affectif, passe des moments de qualité avec les plus grands de tes enfants (si ce n’est pas le premier petit bout à venir) ; profite d’instants de tendresse et de complicité en duo avec ton mari ; fais un après-midi copines, etc. Bref, accorde du temps à tes proches et à toi-même, car même si l’arrivée de mini-muslim(a) c’est « que du bonheur », c’est aussi un petit tsunami d’amour qui vient chambouler les habitudes et accapare, du moins le temps de prendre ses marques avec le nouvel habitant chéri et qu’il gagne un peu en autonomie!

Profite donc bien de ta fin de grossesse Imanette et vis ton accouchement pleinement en gardant à l’esprit, dans les moments de souffrance de l’enfantement, la belle amanat qu’Allah te fait là!

Puisse Allah nous accorder à toutes une pieuse et nombreuse progéniture.