Nous ne parlerons pas du burkini

Chronique du Modest Fashion par Imaan de Gulshaan

Avec la fin  de l’été, comme prévu, la polémique s’est éteinte aussi vite qu’elle s’était enflammée. Non, nous ne parlerons pas du « burkini » (le nom en lui-même est une aberration, ni burqa ni bikini dans cette tenue de bain couvrante qui permet juste de pouvoir se baigner facilement si l’on choisit de se couvrir, et de sécher aussi facilement une fois dehors). Nous ne parlerons pas non plus du fait que la plupart des musulmanes en France ne sont pas étrangères, qu’elles n’ont pas à rentrer dans un pays qui n’existe pas, et qu’elles n’ont pas à prouver une intégration dont on cherche toujours la définition. Nous parlerons plutôt de ce que cette polémique a révélé, de plus ou moins ridicule.

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Tout d’abord, à l’approche des élections présidentielles, elle a libéré la parole des politiques, et a été un baromètre inespéré sur la capacité de chacun de balayer le respect les droits de l’homme d’une phrase, quitte à soulever l’indignation dans toutes les franges de la population française. Car il ne s’agissait pas ici d’islam ou de religion, mais bien du fait d’interdire à une partie des Français l’accès à certains endroits, et c’était le début de quelque chose de très grave, non sans rappeler les pancartes qui faisaient leur apparition dans certains lieux dans les années 30, « interdit aux juifs ». Dans le même ordre d’idée, on retient le fait que certaines arrestations sur les plages ont eu lieu sur dénonciation à la police… L’Histoire se répète et ne sert pas de leçon, surtout dans la course au quinquennat…

L’autre chose à retenir, c’est que la France s’est ridiculisée dans le monde entier. Dans toute la presse étrangère, c’est l’orgueil avec lequel la France aime à se revendiquer pays des droits de l’homme, héritière des Lumières, qui était moquée et ridiculisée. On s’est interrogé avec étonnement sur la baisse du tourisme au mois d’août, mais il y a fort à parier que les attentats ne sont pas le seul facteur. La France n’a plus bonne presse hors de ses frontières désormais…

Ce que l’on retient aussi bien sûr, c’est la violence des arrestations, aussi symbolique que concrète, et leur totale absurdité, les arguments avancés, et la capacité de la foule à devenir bourreau, aveuglée par des peurs irrationnelles. Un feu a été allumé qui sera difficile à éteindre…

L’été s’est achevé, la rentrée bat son plein, les plages ont été désertées, et le burkini est passé aux oubliettes. La grande inconnue désormais, est la nouvelle trouvaille qui viendra remplacer ce débat stérile. Nous piaffons d’impatience…

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