« Celui qui ne sait pas pardonner ne sera pas pardonné ». Ces mots résonnent. Ils sont tellement forts, tellement puissants, tellement vrais…On entend souvent dire : « Il faut apprendre à pardonner ». Cela est vrai. Pardonner s’apprend et l’apprentissage est difficile.
L’être humain est constitué de deux capacités : la faculté d’oublier et la force de pardonner. La première est innée tandis que la seconde s’acquiert. Pardonner demande de l’effort, un effort sur soi quasi insurmontable tant la douleur peut être ingérable pour le cœur. Oublier se fait de manière presque inconsciente. La capacité à oublier relève presque de la bénédiction. Un répit pour l’esprit, pour la mémoire, pour l’âme…
Alors, si l’oubli est inné, pourquoi le fait de pardonner est si difficile ? La raison en est simple : le premier obstacle au pardon c’est la haine…La souffrance peut transformer un cœur meurtri en une arme redoutable au service de la vengeance et, au final, personne n’en sortirait gagnant, personne n’en sortirait grandi. La haine diffuse son venin. Elle traverse parfois les générations. Elle se transmet tel un héritage maudit. La haine c’est isoler son cœur, c’est s’isoler des autres. Ce que le cœur doit comprendre, c’est que la folie des hommes ne passera jamais. Inutile d’attendre qu’elle se termine. Il faut avancer, au-delà de cette folie. Il est nécessaire de la dépasser pour que le cœur retrouve la paix qui le fait être. Si l’Homme arrive à comprendre cela, il saura être capable de régler de nombreux contentieux qu’il a d’abord avec lui-même car au final, la haine est le triste abri où s’abîme le cœur. La douleur possède son remède et il se trouve en l’Homme. L’oubli est le pansement de la douleur que le pardon cicatrise.
Pardonner c’est résister à la haine. L’amour est toujours dans l’être aimé tandis que la haine est toujours à l’intérieur de celui qui a haï. Lorsqu’un jour tu sens à l’intérieur de toi que ton cœur est rempli d’une douleur insupportable et d’une haine indescriptible, n’étouffe pas cette petite voix qui te dit que tu dois pardonner. A ce moment-là tu prends le dessus sur tout ce qu’il y a de pire en toi. Tu hisses ton âme très haut pour ne pas qu’elle se noie dans les vagues acides de la haine et de la douleur. Tu trouves la force et tu sens ton cœur qui se libère, tes larmes qui se déchaînent, ton esprit qui s’envole et tu te sens léger. Tu as trouvé la force de lutter. Tu as su dire : « Je pardonne »…Tu es devenu quelqu’un d’autre car le pardon t’a grandi. Il faudrait donc souffrir, pour pardonner, pour grandir chaque jour… L’épreuve, toujours et encore…
Enfin, si le premier obstacle au pardon c’est la haine, l’amour en est le moteur. On ne peut pas pardonner si notre cœur n’est pas empli d’amour. Il faut apprendre à regarder les êtres au-delà de ce qu’ils sont réellement. Ils sont des signes, tout simplement…Il est important de savoir regarder ce monde et chercher comment il peut nous grandir. C’est à travers tout ce cheminement qu’on arrive à mieux comprendre le sens final du pardon. Pardonner sur terre et Dieu se chargera du reste au Dernier Jour. Pardonner avant l’Heure…Telle est la véritable finalité. Être ce que Dieu attend de nous : des êtres emplis d’amour pour Lui afin de ne jamais avoir à craindre de mal des hommes.
Article écrit par Khalid Mossayd
Très bel article, il m’a vraiment touché. J’aime bien l’angle sous lequel vous abordé le thème. A méditer…